ASSOCIATIONS

     Notre cerveau est une sorte de ‘grenier à souvenirs’. Ils se tiennent dans la pénombre de notre mémoire aussi bien que dans sa lumière vive. Certains sont nets, d’autres à demi effacés, d’autres encore surpris en train de se dissiper. Ceux-là ont besoin d’un support pour ne pas disparaître à jamais. Une photo, un tableau ou le mariage des deux.

     Les tableaux de Jean Jacques Bidan sont une visite de ses émotions. Les unes anciennes les autres d’hier, voir d’aujourd’hui. Car ce qui s’imprime dans nos mémoires peut dater de l’heure précédente qui s’enfuit. Chose vues, rêvées, imaginées ou fantasmées se connectent par associations. Tantôt libres, tantôt orientées.

     Cette exploration de son inconscient Jean Jacques Bidan nous en propose une visite guidée. Guidée, car il veut que certains de ses souvenirs prennent le pas sur d’autres. Il arrive que le plus prégnant domine la composition, il devient alors le soliste à l’avant-scène, il expose le thème. Alors par associations, les autres réminiscences remontent. Elles lui apportent leur contrepoint. Lui donnent la réplique comme des protagonistes, des seconds rôles ou des faire-valoir sur une scène qui aurait le format du tableau.

     Nous avons tous des souvenirs visuels en commun. Ils se promènent dans le désordre de notre inconscient. Jean Jacques Bidan nous les remémore. Artiste, il ordonne ce chaos. C’est sans doute pourquoi, à regarder ses œuvres, nous avons la sensation d’un familier revisité.

                                                                                                                                                                                                                        Alec Médieff